La Crise Ukrainienne vient parachever les fortes perturbations que connait le marché des panneaux depuis 2 ans. En effet, alors que les problèmes logistiques maritimes étaient encore très loin d'être résolus, l'arrêt des importations de contreplaqué Russe vient mettre encore plus en pression le marché.
Les usines Européennes de CP bouleau étant déjà saturées depuis longtemps, inutile de préciser que les solutions ne viendront pas de là. Le retour à un niveau d'offre suffisant est maintenant illusoire à court et même moyen terme. Hélas, les solutions de substitution sont rares tant le CP bouleau est un produit unique, avec une largeur de gamme inégalée, et de hautes qualités de stabilité et résistance structurelle. Il faudra sans doute inéluctablement descendre en gamme, peut-être jusqu'aux CP combi eucalyptus de Chine.
La Chine, justement, traverse elle aussi une crise, mais d'ordre sanitaire : la reprise violente de la pandémie a pour conséquence la fermeture des usines et des terminaux de chargement alors que la production allait redémarrer après les festivités du Nouvel An Chinois. Cela va, à coup sûr, générer d'ici l'été des ruptures de stock pour les importateurs et leurs clients. De plus, depuis un an déjà, les perturbations de la chaine logistique font que la plupart des volumes viennent en Europe par bateaux conventionnels faute de conteneurs : cela génère de forts aléas en raison d'un transit time long et aléatoire, et parfois des dégâts sur la marchandise.
Ces éléments, amplifiés par un dollar fort (+7% en un mois), vont malheureusement amplifier encore des niveaux de prix qui étaient extrêmement élevés.
Cependant, contre toute attente, le marché résiste, s'adapte, et trouve toujours des solutions, même imparfaites : cette résilience, cette capacité de rebond dans les moments les plus difficiles, nous rend optimistes. Il y aura des trous d'air, d'autres crises, mais la demande devrait rester soutenue pour les années à venir, particulièrement dans le secteur de la construction.